Ce printemps, j’expose de la terre crue, du liège du Var, de la chaux et de la céramique au Mobilier National de Paris !
L’exposition nationale #JEMA2021 se tiendra à la Galerie des Gobelins du 9 avril au 9 mai 2021. « Matières à l’œuvre », un parcours au fil des matières & matériaux ressources, recyclés, hybridés, augmentés, responsables, imaginé par @inmaofficiel en partenariat avec le @mobiliernational et avec le soutien de la @fondationbettencourtschueller
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Les suspensions Pinto feront partie de ce parcours.
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En savoir plus
www.journeesdesmetiersdart.fr

Retrouvez le hors série, guide d’exposition en ligne, de Connaissance des Arts  en CLIQUANT ICI


EXPLICATIONS DU PROJET

Je suis artiste et Designer diplômée de l’école Boulle. Je suis installée dans le Var et je travaille à mon compte. Je partage mon temps entre des activités de conception de mobiliers ou d’espaces et des recherches plastiques et graphiques plus personnelles.

Pinto est une sculpture lumineuse qui met en lumière/associe des échantillons de matières provençales. Il est composé d’une cloche de liègemassif, de céramique et de perles de matériaux composites à base de liège et de liants naturels.

Pourquoi ce projet ? Quel contexte ?

De manière générale, je cherche à concevoir des projets en adéquation avec leur territoire, au niveau du concept ou des matières utilisées. J’aime que la matière se rattache à un lieu, raconte une histoire.

J’ai imaginé cette recherche en 2019 pour répondre au concours Quercus Suber, sur la valorisation du Chêne liège provençal. Ce concours est porté par l’association Forêt Modèle de Provence, en lien avec la Villa Noailles.

Il a pour objectif de redynamiser l’économie du liège provençal disparue depuis le milieu du XXe siècle face à la concurrence du Portugal et de l’Espagne et de promouvoir l’artisanat local.

Quel a été le processus de recherche ?

J’ai décidé d’utiliser les produits de la dernière entreprise artisanale proposant la commercialisation de liège provençal.

L’entreprise familiale Junqué Liège à Flassan, dirigée par Maurice Junqué,  pratique le levage du liège et la transformation de cette matière brute en différents sous-produits.

Le liège des forets du var étant assez irrégulier est en grande partie utilisé sous forme broyée pour fabriquer des panneaux d’isolation. Les parties assez épaisses et de qualité sont utilisées pour fabriquer des bouchons sur mesure ou pour faire des palangrottes : des  briques de liège brut servant comme support de ligne pour pêcher (La « pêche à la palangrotte »).

J’ai choisi d’utiliser les palangrottes pour mettre en avant l’aspect massif du liège. J’ai assemblé et sculpté les morceaux de liège brut en forme de cloches.

En parallèle, j’ai exploré la formulation de matériaux composites à base de liège broyé et de liants issus d’autres matières naturelles locales. Pour cette partie j’ai travaillé avec mon compagnon qui s’intéresse aussi à ces thématiques-là. Ensemble nous avons cherché des formulations qui permettaient de créer des matériaux stables et assez solides et qui aient aussi un réel attrait esthétique.

Dans le but de lier et agglomérer les grains de liège, nous avons récolté de l’argile du lac de sainte croix et du sable de mica des Arcs, utilisé de l’huile de lin, du plâtre, de la chaux.

Ma sensibilité graphique et l’aspect mat et brut du liège appelaient aussi à un travail artistique sur la couleur et sur les formes pour arriver à un tout harmonieux.

Pourquoi un luminaire ?

Ce projet est avant tout un prétexte pour faire des recherches de matières expérimentales. Il illustre mon désir de comprendre différents matériaux d’un même territoire, leurs caractéristiques, leur histoire et leurs multiples transformations possibles.

Au-delà d’un luminaire, ces matières inventées pourront servir sous d’autres formes, avec d’autres usages, en fonction des caractéristiques techniques particulières (acoustique/inertie) ou décoratives qu’elles proposent.

L’histoire est à continuer !


Les chiffres du Liège :

L’exploitation du Chêne liège provençal a subi un fort déclin face à la concurrence étrangère depuis la seconde guerre mondiale. Au début du XXème siècle, 10 000 tonnes de liège étaient levées par an dans le Var, employant 2 500 personnes dans environ150 bouchonneries. De nos jours, au mieux 200 tonnes sont levées par an et la filière en déprise totale n’est plus une source d’emploi local alors que les 50 000 hectares de subéraies sont toujours encrés dans la région du Var.